Laurence de Budos
Laurence de Budos est la réformatrice de l’Abbaye aux Dames de Caen. Après la mort de Madeleine de Montmorency, le roi Henri IV garantit au connétable de Montmorency, son frère, qui perçoit une pension de ce bénéfice féminin, la nomination de sa belle-sœur, Laurence de Budos, à la tête de la Trinité. Elle reçoit donc inopinément la crosse à l’âge de treize ans. Elle en prend rapidement son parti et reçoit le voile blanc des mains de Marie de Lorraine, abbesse de Chelles. Elle arrive à l’Abbaye aux Dames de Caen le 2 février 1599 et commence son noviciat. De son côté, tirant parti de la vacance du siège abbatial, la prieure Jacqueline du Saussay décide de défier le contrôle dynastique en place en sapant l’autorité de la nouvelle abbesse. Laurence de Budos fait profession en 1602. De passage à Paris, Laurence de Budos consulte Marie de Beauvilliers et reçoit la « coiffure de Montmartre ». La réforme est installée de 1620 à 1622 avec la clôture, le changement d’habit, la communauté de biens. Cependant, la règle reste mitigée. Laurence de Budos fait publier Règle et Constitutions. En 1622 et 1623 sont imprimés le Processional et un Office propre des festes particulières de l’abbaye. Elle instaure ensuite vers 1634 l’oraison mentale. Laurence de Budos est proche de saint Jean Eudes. Elle établit la retraite des dix jours. C’est une partisane de la fréquente communion. Le développement de la communauté oblige Laurence de Budos, surtout accaparée par le retour à l’observance de la règle, à construire vingt cellules supplémentaires en 1649 et des dortoirs adjacents à l’infirmerie. Elle décède le 23 juin 1650[1].
[1]- Philippe LAROCHE, L'Abbaye-aux-Dames, neuf siècles d'histoire à Caen, Caen, Région Basse-Normandie, 2007.