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les cérémonies

Focus sur … les cérémonies

 

La vêture

Dans un premier temps, la jeune fille candidate à la vie monastique est postulante. La communauté éprouve ses aptitudes, ses qualités humaines et pratiques, sa culture pendant une période canonique de six mois, qui peut être raccourcie ou rallongée en fonction des candidates. La dot est aussi fixée. La postulante se prépare à la vêture par une retraite. La vêture est précédée d’un interrogatoire sur sa vocation par un supérieur. Ce dernier vérifie la sincérité, la liberté et les motifs de la vocation, les mœurs, l’âge, le niveau d’instruction de la postulante. La communauté et l’abbesse doivent ensuite agréer la postulante par vote. Après le temps du postulat qui s’effectue en habit séculier, l’entrée dans la vie religieuse pour les bénédictines et les cisterciennes est confirmée par la cérémonie de la vêture. Un habit religieux béni est remis à la postulante en même temps que le voile lui est imposé. A l’issue de la vêture, l’impétrante devient novice et intègre le noviciat de la communauté. 

Le temps du noviciat

Le noviciat dure canoniquement un an mais il peut être plus long. Les novices vivent à part de la communauté qu’elles retrouvent pour l’office divin où elles apprennent à chanter. L’étude du bréviaire, du rituel, de la Règle ainsi que les lectures spirituelles et bibliques occupent leur temps. Les novices sont associées aux activités du reste de la communauté mais sont toujours encadrées par la maîtresse des novices ou des religieuses professes expérimentées, les anciennes. Pendant le noviciat, la maîtresse des novices s’applique à briser leur volonté. Pendant cette période, la novice peut renoncer à la vie monastique.

La profession

L’âge requis pour la profession après le Concile de Trente est de seize ans. La novice subit un deuxième interrogatoire mené par le supérieur ou son délégué. Le vote favorable de la communauté est aussi nécessaire, de même que l’accord de l’abbesse. La profession est considérée comme un second baptême, les moniales peuvent prendre un nouveau nom. La professe récite le texte réglementaire de profession, puis reçoit le voile noir, et le scapulaire dans le cas cistercien. La professe a alors voix au chapitre[1]. La cérémonie de la profession revêt un aspect impressionnant par l’adjonction de pratiques funéraires : la nouvelle professe est recouverte du drap mortuaire tandis que la communauté entonne l’office des défunts. 

La bénédiction de l’abbesse 

La bénédiction d’une nouvelle abbesse bénédictine ou cistercienne est effectuée par le supérieur de l’abbaye ou son délégué au cours de la grand-messe. Au seuil de l’abbatiale, la nouvelle abbesse présente ses bulles au supérieur, ce dernier les lit. Il fait ensuite entrer l’abbesse, l’aumônier lui offre l’eau bénite et l’encens. L’abbesse se présente à l’autel, le voile baissé et accompagnée de deux anciennes de la communauté. L’abbesse se couche au sol pendant les litanies. Le prélat lui impose les mains. L’abbesse prononce le serment d’usage la main sur les Evangiles quant à sa fidélité au pape, à l’Eglise, aux supérieurs et à la Règle. Puis un exemplaire de la Règle, la crosse, le voile et l’anneau lui sont remis. Le prélat prononce ensuite une exhortation sur les devoirs de l’abbatiat. L’abbesse prend sa place au chœur. L’abbesse est ensuite installée au chapitre devant toute la communauté par le supérieur de l’abbaye ou son délégué. L’abbesse jure qu’elle conservera intact les biens temporels de la maison.  Le supérieur lui remet la crosse, la Règle, les clefs et sceaux du monastère, puis l’installe à sa place capitulaire. L’abbesse est conduite à sa place au réfectoire puis prend possession de sa cellule. La communauté et la nouvelle abbesse reviennent au chœur. Pendant le chant du Te Deum, elle reçoit le serment d’obéissance des religieuses puis est confirmée une dernière fois par le supérieur.

 

 


[1]- Sur le noviciat, la vêture et la profession : Philippe PEYRON, Cisterciennes et Bernardines dans le nord-est du massif central (Auvergne, Forez, Lyonnais, Velay, Gévaudan) aux XVIIe et XVIIIsiècles, DEA, Université Lyon 2, 1993, p. 162 à 169.