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Documentation des œuvres

L’étude des œuvres a évidemment nécessité le recours à la bibliographie et aux travaux antérieurs. Où trouver les matériaux et renseignements nécessaires à l’étude des œuvres ?

Les études sur les œuvres et artistes célèbres

Les œuvres d’art conservées dans les grands musées nationaux font le plus souvent l’objet de notices dans des inventaires ou des répertoires, permettant d’avoir quelques renseignements sur la production de l’œuvre et sur le sujet représenté. On peut citer les Notices du musée national de Versailles d’Eudore Soulié[1], le Catalogue des peinturesde Claire Constans[2], l’Inventaire du fonds français de la Bibliothèque Nationale de France par Roger-Armand Weigert[3], la présentation de la collection des portraits gravés de Louis-Philippe au château de Versailles par Hélène Delalex[4], entre autres, ainsi que l’Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France[5].

Certaines œuvres font l’objet d’une description et d’une analyse dans des ouvrages concernant leurs auteurs, ce qui est le cas des œuvres de Philippe de Champaigne[6], de Carmontelle[7], de Jean Bellegambe[8], de Jean Restout[9], de Wenceslaus Hollar[10], de Jacques Callot[11], du graveur Jean-Charles François[12], de l’enlumineur Hubert Cailleau[13], par exemple.

D’autres œuvres sont assez célèbres pour susciter des études comme c’est le cas pour le retable Le Cellier de Jean Bellegambe[14]. La collection de dessins de François Roger de Gaignières a été inventoriée par Henri Bouchot[15]. Les fresques de l’abbatiale d’Ebersmunster ont fait l’objet de commentaires[16].

L’étude spécifique des images représentant des religieuses

En général, la question de l’image des religieuses est abordée dans les ouvrages monographiques sur une abbaye[17] ou une religieuse particulière, proposant ainsi l’étude d’un cas bien précis. Dans leur ouvrage portant sur sainte Scholastique, Dom Benjamin Heurtebize et Robert Triger consacrent un appendice à l’iconographie de la sainte en listant et reproduisant un certain nombre d’œuvres, tableaux, statues et gravures[18]. Jacques Hourlier a réalisé un ouvrage sur sainte Scholastique et son rapport à la ville de Juvigny-sur-Loison[19]. Dans un ouvrage consacré à sainte Radegonde de Poitiers, Jean-Loup Lemaitre s’intéresse à son culte en Limousin et aux représentations de la sainte dans cette région[20]. Sainte Odile d’Alsace a suscité une bibliographie fournie, notamment sur ses représentations[21]. L’ouvrage consacré à l’abbaye d’Almenèches et à sainte Opportune dirigé par Dom Yves Chaussy offre une partie détaillant le culte et l’iconographie de sainte Opportune[22].

Mais bien souvent l’étude iconographique n’est pas abordée, ou alors en dernier lieu et succinctement. Si la plupart des ouvrages monographiques sur une religieuse utilisent ou mentionnent les portraits de celle-ci, les images servent surtout d’illustrations à l’ouvrage et ne font pas l’objet d’une analyse plus complète. De plus, ces images ne sont pas mises en relation avec d’autres représentations d’autres religieuses du même ordre. 

Par exemple, Louis Antoine dans son Histoire de l’abbaye d’Avenay ne consacre que quelques lignes au tableau représentant la fondation de l’abbaye par sainte Berthe[23]. Pierre Clément dans son ouvrage consacré à Gabrielle de Rochechouart de Mortemart consacre une seule pièce complémentaire aux fresques de Fontevrault, ne faisant que reprendre les inscriptions, et quelques lignes pour présenter rapidement les portraits de l’abbesse[24]. Les ouvrages dirigés par Dom Yves Chaussy sur les abbayes de Jouarre et d’Almenèches contiennent des portraits d’abbesses mais ils ne sont pas commentés. Son ouvrage sur les bénédictines et la réforme au XVIIe siècle ne s’intéresse pas à l’iconographie de ces religieuses[25]

A l’inverse, Elisabeth Rapley propose de nombreuses représentations iconographiques qu’elle présente brièvement en donnant des clés de lecture pour chacune. Elle prend en compte à la fois le langage iconographique général d’une congrégation (les œuvres dans les couvents), la représentation iconographique des religieuses, notamment enseignantes comme les ursulines, les visitandines, les religieuse de la congrégation Notre-Dame, mais aussi les images de laïques dévotes[26].   

 


[1]- Eudore SOULIE, Notices du musée national de Versailles, 1re partie : rez-de-chaussée, Paris, C. de Mourgues frères, 1880. 

[2]- Claire CONSTANS, Musée national du château de Versailles, catalogue des peintures, Paris, Édition de la Réunion des musées nationaux, 1980.

[3]- Roger-Armand WEIGERT, Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIe siècle, Paris, Bibliothèque nationale, 1951.

[4]- Hélène DELALEX, La collection de portraits gravés de Louis-Philippe au château de Versailles, Revue des Musées de France - Revue du Louvre, 2009.

[5]- Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts, Inventaire général des richesses d'art de la France. Archives du musée des monuments français. Première partie. Papiers de M. Albert Lenoir, membre de l'Institut, et documents tirés des archives de l'administration des Beaux-Arts, Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, imprimeurs-éditeurs, 1883. 

Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts, Inventaire général des richesses d'art de la France. Archives du musée des Monuments français. Troisième partie. Inventaires, correspondance, pièces administratives, etc., tirés des archives du musée et déposés aux archives nationales (suite et fin), Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, imprimeurs-éditeurs, 1897. 

[6]- Entre autres : Bernard DORIVAL, Philippe de Champaigne (1602-1674) : la vie, l’œuvre et le catalogue raisonné de l’œuvre, Paris, Laget, 1976, 2 volumes.

Louis MARIN, Philippe de Champaigne ou la présence cachée, Paris, Hazan, 1995.  

[7]- François-Anatole GRUYER, Les portraits de Carmontelle, Chantilly, Plon-Nourrit, 1902.

[8]- Robert GENAILLE, Jean Bellegambe, peintre de la Flandre wallonne (1er tiers du XVIe siècle) et l'école de Douai, École du Louvre, 1934.

Mgr Chrétien DEHAISNES, La Vie et l’œuvre de Jean Bellegambe, Lille, L. Quarré, 1890.

[9]- Christine GOUZI, Jean Restout 1692-1768, peintre d'histoire à Paris, Paris, Arthéna, Association pour la diffusion de l’histoire de l'art, 2000.

[10]- Richard PENNINGTON, A descriptive catalogue of the etched work of Wenceslaus Hollar, Cambridge, 1982.

[11]- Edouard MEAUME, Recherches sur la vie et les ouvrages de Jacques Callot suite au Peintre-graveur français de M. Robert-Dumesnil, Paris, 1860.

Jules LIEURE, Jacques Callot : catalogue raisonné de l'œuvre gravée, Paris, 1924-1929.

Jacques Callot (1592 - 1635). Actes du colloque du Louvre, sous la direction de Daniel TERNOIS, Paris, Klincksieck, 1993. 

[12]- Jacques HEROLD, Jean-Charles François, catalogue de l'œuvre gravée, Paris, 1931, 255.

[13]- Aude DEWAVRIN-MASUREL, Hubert Cailleau, enlumineur de Valenciennes, 1526-1579, Thèse de doctorat en Histoire de l'art, Lille 3, 1998. 

[14]- Fernand DE MELY, « Le Retable du Cellier », Revue de l'art ancien et moderne, 24, 1908, p. 97–108.

Andrea G. PEARSON, « Nuns, Images, and the Ideals of Women's Monasticism: Two Paintings from the Cistercian Convent of Flines. », Renaissance Quarterly, The University of Chicago Press, Renaissance Society of America, vol. 54, N° 4, Winter 2001, p. 1356–62, 1365, 1380, 1382, 1386–87, 1390–92, 1394–95, figs. 1–3.

[15]-  Henri BOUCHOT, Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des estampes et des manuscrits, Paris, Librairie Plon, 1891.

[16]- Roger LEHNI, L'église abbatiale d'Ebersmunster, Munich-Zurich, Schnell & Steiner, 1992 (Réédité en 2003). 

René BORNERT, « Les fresques de l'église abbatiale d'Ebersmunster », Archives de l'Église d'Alsace, Strasbourg, 1985, p. 125-160. 

[17]- Par exemple sur le prieuré fontevriste de la Madeleine d’Orléans : Ludovic DE VAUZELLES, Histoire du prieuré de la Madeleine-lez-Orléans de l’ordre de Fontevraud. Avec pièces justificatives et cinq planches gravées sur cuivre, de l’imprimerie de J. Marchand à Blois, chez J. Baur à Paris et H. Herluison à Orléans, 1873, p. 92-95.

[18]- Dom Benjamin HEURTEBIZE et Robert TRIGER, Sainte Scholastique, Patronne du Mans, Paris, Impression Saint-Pierre,Solesmes et Victor Retaux, 1897, p. 469-507.

[19]- Jacques HOURLIER, Sainte Scholastique et Juvigny-sur-Loison, Bar-le-Duc, 1974.

[20]- Jean-Joup LEMAITRE, Radegonde. Reine, moniale et sainte. Son culte en Limousin, Paris, Diffusion de Boccard, 2003.

[21]- Aimé REINHARD, Le Mont Sainte-Odile et ses environs. Notices historiques et descriptives, Strasbourg, imprimerie Fischbach, 1888. 

Joseph WALTER, Sainte Odile d'Alsace. Sa montagne, ses monuments, son iconographie, Strasbourg, Editions du Mont-Saint-Odile, 1928. 

Henri WELSCHINGER, Sainte Odile, Paris, Librairie Victor Lecoffre, 1901. 

[22]- Dom Yves CHAUSSY, o.s.b, dir., L'Abbaye d'Almenèches-Argentan et Sainte Opportune : sa vie et son culte, Paris, P. Lethielleux, 1970, (Collection Bibliothèque d’histoire et d’archéologie chrétienne).

[23]- Louis ANTOINE, Histoire de l'abbaye d'Avenay, Paris, Librairie Alphonse Picard, 1879, p. 455-456.

[24]- Pierre CLEMENT, Une abbesse de Fontevrault au XVIIe siècle. Gabrielle de Rochechouart de Mortemart, étude historique, Paris, Didier, 1869, p. 78.

[25]- Dom Yves CHAUSSY Yves, o.s.b, dir., L'Abbaye d'Almenèches-Argentan et Sainte Opportune : sa vie et son culte, Paris, P. Lethielleux, 1970, (Collection Bibliothèque d’histoire et d’archéologie chrétienne). 

Dom Yves CHAUSSY, o.s.b, dir., L’abbaye royale Notre-Dame de Jouarre, Paris, G. Victor, 1962, (Collection Bibliothèque d’histoire et d’archéologie chrétienne), 2 vol.

Dom Yves CHAUSSY, o.s.b, Les Bénédictines et la Réforme catholique en France au XVIIe siècle. Documents et textes spirituels, Paris, édition de la Source, 1975, 2 vol. 

[26]- Elizabeth RAPLEY, The Devotes : women and Church in seventeenth-century France, Kingston, McGill-Queen's University Press, 1990.