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Marie Anne Françoise de Ségur de Ponchat

Marie Anne Françoise de Ségur de Ponchat est née le 24 décembre 1697, du mariage du comte Henri-Joseph de Ségur de Ponchat et de Claude-Elisabeth Binet[1]. Elle est élevée à l’abbaye de Gif puis à l’abbaye de Jouarre dès sa plus tendre enfance. Elle fait profession en 1716. C’est le cardinal de Noailles qui propose Françoise de Ségur, âgée de vingt-et-un ans, comme coadjutrice de Gif. Après avoir souscrit, avec quelques difficultés, à la Bulle Unigenitus et au Formulaire, elle prend possession de sa charge le 27 décembre 1719. Peu après, l'abbesse de Gif, Anne-Eléonore de Béthune, la nomme maitresse des novices.

Au cours de l'année 1729, Monseigneur de Vintimille succède au cardinal de Noailles et ne tarde pas à être mis courant de la situation de l'abbaye. Le zèle de Madame de Ségur pour le jansénisme et la bruyante sympathie que les Nouvelles ecclésiastiques, journal du parti, accordent aux religieuses de l’abbaye contribuent à les compromettre. L’abbaye est d’abord privée de confesseur puis doit se débattre dans des procès. Les vocations se font rares du fait de la sévérité de Marie Anne Françoisede Ségur et de la désapprobation épiscopale. Lorsque cette dernière parvient à l’abbatiat en 1733, elle est déjà épuisée. Un premier scandale arrive à Gif quand le frère de l'abbesse, évêque de Saint-Papoul, publie un mandement pour dénoncer son acceptation de la Bulle Unigenitus. Le fugitif arrive secrètement à Gif. L’abbesse est menacée d'exil, et le couvent de suppression immédiate. 

En octobre 1736, Dom Lataste, religieux bénédictin, prieur des Blancs-Manteaux, est chargé de faire la visite canonique. Il rend un rapport favorable. Puis, l'archevêque de Paris arrive à son tour au monastère et interdit à la communauté de recevoir des novices. L’abbatiat de Françoise de Ségur est marqué par les difficultés avec les ecclésiastiques du voisinage, les seigneurs des environs et l’archevêché de Paris, résolu à éradiquer le « nid janséniste » que constitue l’abbaye. Tout entière à ses idées mystiques, l’abbesse abandonne l'administration du temporel à la prieure et à la dépositaire. Elle tombe malade au début de l'année 1749. Elle rend son dernier soupir le samedi 22 novembre 1749. 

 

[1]- « Vie de la révérende mère Marie-Anne-Françoise de Ségur de Ponchat, dite de Saint-Basile, religieuse professe, puis coadjutrice, et ensuite abbesse pendant seize ans de ce monastère de l'abbaye royale de Notre-Dame du Val de Gif, décédée le 22 9bre1749, transcrite sur le manuscrit original et collationée. A Gif, 1758 », manuscrit français du XVIIIèmesiècle. Conservé à la Bibliothèque de l’Arsenal, cote : Ms- 3990.