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Pétronille de Chemillé

Lors de la fondation du monastère de Fontevraud, Robert d’Arbrissel en est le chef. Il s’adjoint deux assistantes. Hersende de Montsoreau, ancienne converse ayant rejoint les dames de chœur, est désignée pour suivre l’exécution des travaux de construction. Pétronille de Chemillé[1], une veuve experte en gestion, s’occupe du temporel. Mais bientôt, Geoffroy de Vendôme, cousin de Pétronille de Chemillé, se fait l’avocat des sœurs contemplatives qui jugent leur discipline trop pénible et ne veulent plus de la direction de Robert d’Arbrissel mais réclament celle d’une femme abbesse comme dans les autres monastères féminins. Robert d’Arbrissel reprend donc la route en laissant l’abbaye sous la direction de la prieure Hersende de Montsoreau avec Pétronille de Chemillé comme adjointe. 

Robert d’Arbrissel, malade, fait jurer aux moines d’aider les moniales et de se soumettre à leur autorité. Refusant qu’une jeune fille inexpérimentée prenne la tête de la communauté, il choisit Pétronille de Chemillé, qu’il élève au rang de première abbesse le 28 octobre 1115. Elle bénéficie de l’approbation du pape Pascal II et de l’accord des moines. Angarde est la première Grande Prieure.  

A la mort de Robert d’Arbrissel en 1116, la mainmise féminine sur l’abbaye est immédiate. Le corps du fondateur est inhumé dans le chœur de l’abbatiale, endroit interdit aux religieux. Les deux Vitadu fondateur sont rédigées sous le patronage de l’abbesse Pétronille de Chemillé. Elle meurt le 24 avril 1149[2].

 

[2]- Jean-Marc BIENVENU, « Origines et évolution, au XIIème siècle, de la mixité d’un ordre double : Fontevraud », dans Naissance et fonctionnement des réseaux monastiques et canoniaux, Actes du Premier Colloque international du CERCOM, Saint-Etienne, 16-18 septembre 1985, Saint-Etienne, Publications Université Jean Monnet, 1991, (CERCOR, Travaux et Recherche), p.63 à 79.