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Louise Marie de Sainte-Thérèse

Surnommée la « mauresse de Moret », cette métisse née vers 1675 prononce ses vœux de religion en 1695 et devient sœur Louise-Marie de Sainte-Thérèse, au couvent des bénédictines de Moret-sur-Loing en Seine-et-Marne. Les archives notariales de Moret-sur-Loing portent les traces du fil de la vie de Louise Marie Thérèse, dont la dernière est datée du 10 janvier 1730. Placée au couvent dès son enfance, cette jeune fille reçoit la visite de hauts personnages de la Cour et touche une pension du roi. Tout cela s’ajoute au mystère de sa naissance, ce qui fait circuler diverses rumeurs sur ses origines. 

Les Mémoires de mademoiselle de Montpensier ont été à la base de la rumeur voulant que la reine Marie-Thérèse ait accouché d’une fille métisse. Cette enfant déclarée morte peu de temps après aurait été cachée dans plusieurs couvents et serait donc cette religieuse de Moret. Mais les archives de la bibliothèque Sainte-Geneviève conservent un dossier majeur annexé au portrait, portant la mention manuscrite en titre « Papiers concernants La Moresque Fille de Louis 14 »^[1]. La mère de Louise-Marie de Sainte-Thérèse serait une comédienne maure, recrutée pour jouer les rôles de « sauvagesses » dans des troupes de théâtre. Le père serait donc le roi Louis XIV.

D’autres hypothèses sont avancées. La religieuse serait l’enfant d’un couple de domestiques maures. Embarrassé, le couple en parla à Madame de Maintenon qui la plaça au couvent de Moret, par charité, et en la recommandant vivement. Enfin, selon le duc de Luynes dans son Journal, la « mauresse de Moret » ne serait qu’une jeune fille orgueilleuse ayant inventé une ascendance royale justifiée par le mystère de sa naissance, par les visites régulières de hauts personnages de la Cour au couvent et par le respect que lui témoignait la supérieure du couvent Élisabeth Pidoux^[2].