Catherine-Henriette de Montmorin
Catherine-Henriette de Montmorin est issue d’une famille noble d’Auvergne. Elle est placée très jeune à l’abbaye de Clavas puis est nommée abbesse de Charenton où elle ne reste qu’un an avant d’être nommée abbesse de Jouarre par le roi en décembre 1738. Elle est très opposée au jansénisme. D’une grande intransigeance, elle refuse tous les honneurs funèbres à une religieuse janséniste qui décède sans sacrement. Elle fait démolir un ancien dortoir pour construire une nouvelle infirmerie. Catherine-Henriette de Montmorin fait aussi bâtir un nouveau logis abbatial et plusieurs autres bâtiments.
Catherine-Henriette de Montmorin doit affronter dans son grand âge les évènements de la Révolution française. En 1789, elle prend pour coadjutrice Gabrielle de Tane. Toutes deux sont réélues par la communauté en 1790. Cette même année, l’abbesse offre un drapeau à la garde nationale de la Ferté-sous-Jouarre. L’abbesse vit aussi les réquisitions et les inventaires. L’abbaye est jugée propre à loger des soldats, les religieuses sont sommées de partir tandis que des scènes d’émeutes populaires se produisent autour des châsses des reliques que les commissaires révolutionnaires veulent dépouiller de leurs métaux précieux. Catherine-Henriette de Montmorin décède le jour fixé pour le départ de la communauté le 27 septembre 1792[1].
[1]- Dom Yves CHAUSSY, o.s.b, dir., L’abbaye royale Notre-Dame de Jouarre, Paris, G. Victor, 1962, (Collection Bibliothèque d’histoire et d’archéologie chrétienne), 2 vol. Tome 1, p.320 à 335.