Marguerite de Polastron
En 1565, Jean de la Barrière, étudiant de Toulouse, reçoit en commende l’abbaye cistercienne de Notre-Dame de Feuillant. Il se fait religieux et désire installer la réforme dans son abbaye. Dans un premier temps, les moines ne sont pas d’accord. Après une longue lutte, Jean de la Barrière reçoit la bénédiction abbatiale le 7 avril 1577 et les moines consentent à le laisser entrer. Seuls quatre moines se réforment. Ils vivent en cisterciens mais prêchent au-dehors.
La nouvelle institution est approuvée par le pape Sixte-Quint en 1586. Jean de la Barrière prêche auprès des seigneurs du voisinage. Il convainc la châtelaine de Sauvens, Anne de Polastron de la Hillière, sa sœur Marguerite et sa nièce Jacqueline. Marguerite de Polastron est veuve d’Anne d’Ysalguier de Clermont. Elles se placent sous sa direction. Dans le même temps, les premiers moines feuillants partent à Rome faire approuver l’Institut. Le bref Super speculade 1587 du pape Sixte-Quint permet l’extension de la congrégation aux femmes. Le 19 juin 1588, les postulantes prennent le voile. En 1589, toutes ces filles font profession et élisent pour supérieure Marguerite de Polastron. Elles sont appelées les feuillantines ou feuillantes. Le monastère primitif de Montesquiou-Volvestre est transféré à Toulouse en 1599[1]. La première supérieure Marguerite de Polastron meurt le 29 novembre 1598 à soixante-treize ans, en odeur de sainteté. Jacqueline de Polastron était décédée en 1594 à vingt-six ans.
Bien que les feuillants soient détachés de l’ordre de Cîteaux, les feuillantines se considèrent toujours comme des cisterciennes. Leur vie se caractérise par une très grande austérité. Malgré cela, elles bénéficient d’une attractivité soutenue. En 1620, Anne d’Autriche réclame des feuillantines à Paris. L’église est rebâtie entre 1669 et 1719. Au début du XVIIIème siècle, le couvent compte 106 personnes mais ce nombre diminue par la suite. Il n’y a que deux couvents de feuillantines.
[1]- abbaye d’Aiguebelle, Grignan, 1986-1989, 4 vol.