Sainte Bathilde
Bathilde est née vers 626. Elle serait la fille de Sisoigne, prince d'Ascagnie, et aurait été réduite en esclavage par un roi anglo-saxon, ou par des pirates danois. En 642, Erchinoald, maire du palais, l'achète à York et l'amène dans le royaume franc. Bathilde refuse le mariage avec Erchinoald. Elle est remarquée par Clovis II, roi de Neustrie et de Bourgogne, qui l'épouse en 649. Plus âgée que le roi, elle le conseille efficacement et lui donne plusieurs enfants. À la mort de son mari, en 657, elle exerce la régence au profit de son fils Clotaire, pour éviter de démembrer le royaume. Elle affronte le maire du palais Ébroïn et la fronde des Grands d'Austrasie. Bathilde s’assure de la bonne marche du clergé séculier et régulier. Elle évite les conflits, veille à l’application de la justice, et envoie des missionnaires en Allemagne. La tradition lui attribue l’interdiction des marchés d’esclaves sur ses terres et l’abolition de l’impôt personnel sur les habitants d'origine gauloise, la capitation. Elle fonde plusieurs couvents, notamment l'abbaye de Corbie et l'abbaye de Chelles. En 664, elle se retire au monastère de Chelles. Elle y meurt le 30 janvier 680. Elle est canonisée par le pape Nicolas Ier au IXème siècle[1].
[1]- Jacques E. MERCERON, « De l'hagiographie à la chanson d'aventures : l'image de sainte Bathilde reine de France », dans Miren LACASSAGNE dir., Ce nous dist li escris... che est la verite. Études de littérature médiévale offertes à André Moisan, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2000, (coll. Senefiance, 45).