Sainte Fare
Le moine évangélisateur irlandais saint Colomban est à l’origine de plusieurs fondations de monastères. Il passe notamment dans le territoire de Meaux et est reçu avec une grande joie par un noble, Chagnéric, commensal et conseiller de Thibert II. Vers 610, saint Colomban séjourne chez lui, bénit sa maison et impressionne favorablement sa fille Burgondofara[1]. Sainte Fare est née vers 600. Fille de Chagnéric et de sa femme Leudegonde, elle a trois frères dont saint Walbert dit aussi Chagnoald et saint Faron.
D'abord en conflit avec son père qui veut la marier, elle tombe malade puis est atteinte de cécité. Fare est guérie par saint Eustache, compagnon de saint Colomban, et peut entrer dans la vie monastique sous la direction de l’évêque de Meaux Gondoald, à Champeaux. Son père lui cède ensuite des terres où elle fonde vers 615-620 l'abbaye de Faremoutiers, c'est-à-dire étymologiquement « le monastère de Fare ». Par son testament de 633, sainte Fare lègue ses biens à l'abbaye de Faremoutiers, qu’elle place sous l’invocation de la Vierge Marie. Dotée d’une forte personnalité, elle assume de manière énergique la direction et exerce un pouvoir fort sur les membres de la communauté. Non seulement elle reçoit les confessions des religieuses trois fois par jour, mais encore elle les excommunie et les réconcilie, droit qui est normalement réservé aux seuls prêtres. De plus, elle assiste avec ses compagnes à l’agonie de chaque religieuse. Fare décède en 655.
[1]- Hosanna-Marie DELSART, Une Fondatrice d’abbaye au VIIe siècle: Sainte Fare, sa vie et son culte, Paris, J. Gabalda, 1911.
Jean GUEROUT, « Fare (Sainte) », dans Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, Roger AUBERT et Étienne VAN CAUWENBERGH dir., t. 16, Paris, 1967, p. 505-531.
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