1642 - 1715
"DOMS Mortua est domina iudith ex illustri familia de Pons, at mors ei non paena sed beneficum fuit annos LXV peregre per ambulaverat demum pervenit in patriam anno M-DC-XXVII-VI-CAL-Martii. Civitatem tantum mutavit et solem ut haereditatem quam promorverat adiret mori ei non modo malorum exitus sed et coelum additus fuit religiozam hanc domum annis XXX religiose rexit aedes et redditus ampliores castitatem prohibitus aditus secularibus voto claustralis custodiae munivit paupertatem restituta bonorum comunione restrinxit obedientium donum regularis disciplinae observantiae perfecit foeliciter quare foelici eius memoriae non ingrata domna coadiutrix Ludovica du Plessis cum sua de vota familia posvit hoc grati animi monumentum non dedit aliquid sed quod merverat et quod ei debebat per solvit solvit quod debit et ad huc debet quod solvit" "Fidelis est deus depositum meum servare in illum diem alad- Tim.cap.2" "I. Ce lieu dignement révéré passant soubz ce marbre doré contient tant de vertus encloses quil paroist feged en tout temps produire come en un printemps des lis des œillets et des roses. II. Judith de Pons est saintement en despot dans ce monument cest le lieu de sa sépulture Abbesse elle mit en ce lieu dun esprit inspiré de Dieu l'ordre la règle et la closture III. Quand le trespas eut abattu cet exemplaire de vertu son aimée coadjutrice dans les larmes dun lustre de deuil voulut lui dresser ce cercueil lhonorer comme Fondatrice Requiescat in pace"
Légende : "EPITAPHE contre un pilier entre la grande et la petite grille du costé de l'Evangile dans l'Eglise de l'Abbaye de St-Sauveur d'Evreux"
"Dame Judith, de l'illustre famille de Pons, est morte et sa mort fut non une peine mais un bienfait. Elle avait traversé 65 années à l'étranger, est arrivée dans sa patrie seulement en l'année 1627 le 6 des calendes de mars. Elle changea tellement la ville et le pays qu'elle avait développé qu'elle accepta d'en être l'héritière (elle changea tellement de ville et de contrée qu'elle accepta l'héritage qu'elle avait développé). Mourir pour elle fut non seulement la fin de ses maux mais encore l'entrée au ciel. Elle dirigea cette sainte maison pieusement pendant trente ans et la rendit plus magnifique en lui rendant la pureté dont elle s'était éloignée ; par le vœu de cloture elle la protégea pour des siècles ; les biens de la communauté restitués, elle ramena la pauvreté ; elle accomplit avec bonheur l'obéissance aux règles canoniques par l'observance de la discipline ; c'est pourquoi la dame Louise du Plessis, coadjutrice non ingrate, en son heureuse mémoire, conformément aux vœux de sa famille, elle établit ce monument, l'âme reconnaissante. Non seulement elle donna ce monument parce qu'elle était morte mais aussi parce qu'elle le lui devait, elle s'acquitta de ce qu'elle lui dut et elle lui doit ce dont elle s'acquitta." Seconde lettre de Saint Paul à Timothée 1:12 : "Dieu est assez puissant pour protéger jusqu'au jour dernier ce qu'il m'a confié / qu'Il a la puissance de garder le dépôt qu'il m'a confié jusqu'à ce jour-là".
BOUCHOT Henri, Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des estampes et des manuscrits, Paris, 1891, t. 2, 4173.
Judith de Pons, abbesse de Saint-Sauveur, morte en 1627.