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Buts recherchés

Outil pédagogique de longue date au service de la pastorale religieuse, la représentation iconographique des bénédictines et des cisterciennes est une source plurielle qui assure différentes fonctions. Quelles sont-elles ?

Les fonctions traditionnelles de l’image

Les images des moniales reprennent les différentes fonctions traditionnellement dévolues aux images :

  • la fonction de communication lorsqu’elles délivrent un message, 
  • la fonction mémorielle lorsqu’elles commémorent le souvenir de personnes ou des évènements, 
  • la fonction d’exemplarité lorsqu’elles offrent un modèle de vie à suivre, 
  • la fonction d’illustration lorsqu’elles sont complémentaires d’un texte, 
  • la fonction magique lorsqu’elles se dotent de pouvoir dans l’inconscient du public,
  • la fonction de propagande politique ou religieuse quand elles interviennent dans le combat des imaginaires sociaux. 
  • Il convient aussi de prendre en compte le caractère polémique, la fonction de substitution et le but cultuel et dévotionnel que peuvent revêtir ces représentations. 

Les dimensions propres aux images des moniales

Dans les monastères, les images prennent une forte dimension commémorative. L’image est utilisée comme une référence à atteindre, une manière de se recueillir brièvement, un « in memoria ». Elle assure aussi une fonction de rappel du cadre de vie monastique. Le portrait de religieuses, fondatrices, supérieures ou simples moniales, a une fonction de célébration. Des œuvres sont ainsi destinées à conserver le souvenir posthume d’une personne dans le but d’immortaliser une grande personnalité de l’abbaye, une supérieure compétente, une réformatrice, une religieuse exemplaire. La fonction funéraire de la représentation iconographique permet de préserver l’apparence de la religieuse défunte dans l’esprit des moniales qui lui succèdent. La représentation iconographique rejoint alors une fonction de mémoire : elle garde le souvenir des êtres chers, elle perpétue celui des grandes figures d’une communauté religieuse ou d’un ordre religieux. Elle permet de transmettre l'image d’une personne aux générations futures. Dans le cas de la représentation iconographique de fondatrices ou de religieuses saintes, la fonction de culte et de dévotion est mise en avant.

A partir du XVIe siècle, se développent les portraits d’amitié, que l’on s’échange pour rester en lien malgré les distances. Des religieuses ont pu vouloir avoir l’effigie d’une amie ou d’une correspondante.

Illustrer un ouvrage parlant d’une religieuse avec son image est une pratique répandue. En ce cas, l’image est autant à but d’information que d’édification. Il s’agit de porter à la connaissance du public l’existence d’une religieuse, d’en détailler la vie et les vertus. L’adjonction d’un portrait gravé dans un ouvrage imprimé est-il un élément supplémentaire d’attractivité pour le public ? L’illustration peut répondre à une demande forte du public, d’où la mention parfois de « vrai portrait ».